Au-delà du regard....l’inconnu
14 septembre 2020
Au-delà du regard....l’inconn
Comme à l’habitude de toute rencontre sociale, il est de coutume de nous présenter aux différentes personnes présentes. Puis viens inévitablement cette deuxième question ; Que faites- vous dans la vie ? Dépendant de l’intérêt suscité par notre réponse, la conversation peut se prolonger ou tout simplement se terminée. Notre réponse peut aussi créer un certain scepticisme et même un malaise devant l’inconnu.
Je m’explique...
Se présenter comme étant la directrice de PETALES Québec pique instantanément la curiosité. Est-ce un organisme écologique ou une entreprise en horticulture ? Débute alors un descriptif succinct de notre mission et de sa cause. Dès la prononciation des mots Trouble de l’attachement, les regards changent immédiatement. Différentes réactions feront en sorte que je devrai me lancer dans une mini présentation en espérant être bien précise ou je reçois certains commentaires m’invitant sans équivoque à discuter d’autres choses. Vous croyez peut-être que je suis trop susceptible ou que j’exagère. Peut-être, mais cette situation s’est produite tant de fois.
Cela mérite d’y réfléchir...
Je réalise comment ce mot Trouble de l’attachement est mal interprété. Il est rapidement conclu comme un problème de relation entre le parent et l’enfant mettant automatiquement le parent en cause. Qu’est-ce qui cloche chez ce parent ?
C’est après la deuxième guerre que M. Bowlby suivi de ces collègues d’études et de recherches ont développé la théorie de l’attachement. Cette nouvelle théorie a bousculé et confronté le monde de la pédopsychiatrie et de la psychologie. Cependant avec les années et surtout avec les avancées dans les domaines scientifiques de la santé mentale et de la psychologie, elle a sus’imposer. Mais est-elle totalement connue et reconnue dans la pratique ?
Force de constater que non...
Pourtant, la construction du lien d’attachement est liée de manière indiscutable aux phases développementales de l’enfant durant sa vie in vitro et particulièrement dès les deux premières années de vie. Sa naissance elle-même est un élément clé. Nous savons hors de tout doute que l’environnement autour de cette construction du lien d’attachement joue un rôle primordial. Il y a des conditions essentielles pouvant assurer un lien d’attachement sécurisant. Des failles importantes dans ce processus peuvent déstabiliser dramatiquement la construction du lien d’attachement comme, entre autres ; un environnement défavorable dû à la maladie de l’enfant exigeant plusieurs hospitalisations, à une prématurité, à la santé de la figure d’attachement principale, à des évènements traumatiques, à des ruptures successives, à l’abandon. Les effets sont sur tous les plans biopsychoneurologiques. Les séquelles peuvent être sévères et pour
certains enfants permanentes. Nous ne dramatisons pas en affirmant que le devenir de ces enfants est fragile et à risque de grands tourments à la vie adulte.
Dire que les troubles de l’attachement sont un problème de santé mentale, ce n’est pas non plus parler à travers son chapeau. Le DSM5 le reconnaît et ce depuis plusieurs années. C’est aussi à un très bas âge qu’un tel diagnostic peut se confirmer.
Curieusement, nous sommes souvent portés à banaliser le tout en retenant l’analyse d’un problème de relation parentale. C’est notre connu et notre pratique.
Au-delà de ce regard, il y a une grande part d’inconnu que sont les défis d’attachement et des troubles de l’attachement. Il est fascinant d’en découvrir les différents méandres. La clarté de ses connaissances acquises nous trace le chemin d’une nouvelle pratique au service de ces enfants différents et de leurs parents.