Paru dans le journal : « LÙ'Express »
Unité spécialisée
pour les cas lourds en santé mentale
Pavillon Laforest
par Caroline Lepage
Les unités régulières continueront
d'accueillir les jeunes aux prises avec des problèmes en santé mentale, jugés
moins sévères, tels que l'hyperactivité.
Unité spécialisée pour les cas
lourds en santé mentale
Pavillon Laforest
Grâce aux nouveaux crédits de développement
de l'Agence de la santé et des services sociaux, deux unités spécialisées pour
les jeunes aux prises avec de graves problèmes en santé mentale seront mises en
place à Drummondville et à Trois-Rivières, dès l'hiver 2008. Au Pavillon Laforest, cette nouvelle unité hébergera six adolescentes.
Au sein des deux centres de réadaptation avec hébergement en Mauricie et
au Centre-du-Québec, un nombre croissant de jeunes font face à des problèmes en santé mentale de plus en plus
lourds.
Selon la directrice générale du Centre jeunesse de la Mauricie et du Centre-du-Québec, Renée Saint-Amand,
cette problématique touche environ 30 % des jeunes hébergés, une proportion qui
serait inférieure à la moyenne québécoise. «C'est plus faible ici parce qu'il y
a moins de psychiatres, donc moins de diagnostics», a-t-elle nuancé.
Devant cette réalité, l'Agence de la santé
et des services sociaux de la
Mauricie et du Centre-du-Québec a
confié au Centre jeunesse, en avril 2006, le mandat de l'hébergement de cette
clientèle manifestant des besoins pointus.
«Il fallait définir une offre de services
pour les jeunes qui ont des problématiques en santé mentale, des jeunes qui
requièrent des services individualisés ou très spécialisés», a indiqué Mme Saint-Amand.
D'ailleurs, cette offre vient d'être
acceptée par l'Agence, qui financera la création de nouvelles unités, en
injectant un peu plus de 800 000 $, grâce aux récents budgets de développement.
Par problèmes sévères en santé mentale, il
est question, par exemple, de troubles anxieux, de troubles graves de
l'attachement, de troubles de personnalité, de troubles psychotiques, de
dépressions sévères, etc.
Un milieu de vie sur mesure
«Ça demande un environnement plus organisé et du personnel mieux formé.
Il faut aussi assurer l'accès à des services de santé parce qu'il y a des
épisodes où il faut être en relation avec un centre hospitalier dans le cas,
par exemple, où la médication du jeune doit être ajustée ou stabilisée», a
ajouté Mme Saint-Amand. Les deux nouvelles unités
spécialisées compteront chacune une équipe multidisciplinaire d'une dizaine de
personnes, dont sept éducateurs, un travailleur social, une infirmière et un
psychologue.
La formation continue du personnel reste un
incontournable. Pour le directeur de l'hébergement et des services en centre de
réadaptation, Claude Lévesque, une connaissance des diverses facettes de cette
problématique est souhaitable ainsi qu'une meilleure cohésion entre la
pédopsychiatrie et le centre jeunesse.
«Par rapport aux effets de la médication,
par exemple, si un pédopsychiatre prescrit tel type de médication, le personnel
va mieux connaître les effets possibles», a-t-il communiqué.
En outre, avec ces nouvelles unités, c'est
tout le mode d'intervention qui est à revoir. «Présentement les éducateurs
travaillent en groupe. Il va falloir les outiller autrement parce que dans une
unité de traitement individualisé, l'intervention de groupe soulève de
l'anxiété», a-t-il noté, précisant qu'au Pavillon Bourgeois, de Trois-Rivières,
l'unité spécialisée sera destinée aux garçons.
Et comme ce service individualisé permettra
d'accueillir deux fois moins de jeunes par unité, la disponibilité des places
régulières sera réévaluée. «C'est une opération assez
large, une opération d'envergure», a mis en contexte Mme Saint-Amand.
Il est d'ailleurs prévu que des jeunes en
unité régulière puissent être suivis autrement. «On est à mettre en place un
plan de recrutement au niveau des ressources intermédiaires en Mauricie et au Centre-du-Québec», a pour sa part transmis M. Lévesque.
Toutefois, les unités régulières
continueront d'accueillir les jeunes aux prises avec des problèmes en santé
mentale, jugés moins sévères, tels que l'hyperactivité. «Pour ces
problématiques, on est tout à fait capable d'intervenir normalement», a laissé
tomber Mme Saint-Amand.
Finalement, cette femme rappelle qu'en
matière de services de première ligne, en santé mentale, le CSSS Drummond
demeure la référence.